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Les règles d'or d'un bon graphique

  • Photo du rédacteur: Arsène François
    Arsène François
  • 12 déc. 2019
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 janv. 2020

Pour choisir le meilleur graphique, vous devez adopter le point de vue de votre lecteur et vous demander :

  • Le graphique est-il adapté au niveau de compréhension de mes lecteurs ?

  • Quel est l’objectif de ce graphique ? Présenter des données, illustrer une relation... ?

  • Quel type de comparaisons veut-on faire ? Une comparaison temporelle, une distribution... Voir mon article à ce sujet.

  • Quels éléments du graphique vont retenir l’attention du lecteur ? Une couleur, une forme particulière…

  • Ces éléments servent-ils la compréhension du message ?

Définissez votre audience, ses besoins et sélectionnez les indicateurs les plus importants. Une fois le périmètre défini, tenez-y vous !

Règle #1 : Mettre en valeur l’information clé

Le data storytelling, un graphique = un message

Souvenez-vous, un graphique = un message.

La visualisation de données ne doit pas s’arrêter aux courbes et aux barres. Ce qu’on appelle le data storytelling, c’est la capacité de raconter une histoire avec les données afin d’en simplifier la compréhension.


Offrez toutes les chances à votre interlocuteurs de bien comprendre les informations que vous souhaitez partager


Triez vos données pour hiérarchiser l’information. Prenez en compte le sens de lecture d'un graphique :

  • Pour les histogrammes la lecture se fait de gauche à droite / de haut en bas.

  • Pour les graphiques circulaires, la lecture commence en haut (à midi) et continue dans le sens des aiguilles d’une montre.

Dépasser le graphique pour créer une infographie

Ajoutez ce qui est nécessaire à votre message

C’est l’étape cruciale entre un simple graphique et une infographie. En ajoutant quelques éléments très simple à votre graphique, vous allez obtenir une infographie qui se suffit à elle-même.


Ici par exemple, il m’a suffit d’ajouter les données en rouge avec des blocs de texte sous PowerPoint.

Il s'agit de chiffres clés qui permettent de préciser ce que mon graphique montre.

Notez que je m'en sert également pour préciser l'échelle de mon graphique (millions d'euros).

Au final, l’ensemble de mon message est intégré.


Et en pratique comment le faire ?

  • Finalisez au maximum votre graphique sur Excel

  • Copier/coller le graphique sur un PowerPoint vierge

  • Faites vos ajouts (ici uniquement des blocs de texte, mais les possibilités sont multiples)


Pour le sauver sur votre ordinateur

  • Ctrl + A : sélectionne tous les éléments de votre diapo PowerPoint

  • Clic droit : enregistrer en tant qu’image


Pour l’intégrer comme image directement dans un fichier

  • Ctrl + A : sélectionne tous les éléments de votre diapo PowerPoint

  • Ctrl + C : copie tous les éléments

  • Clic droit : coller comme image


Règle #2 : Enlever le superflu

Data Looks Better Naked

L’exhaustivité est votre premier ennemi

Un graphique doit s’adapter au message à faire passer, et à la forme de ce message. Trop souvent, le manque de définition des besoins nous pousse à créer des graphiques avec l’ensemble des données mises à notre disposition.


Dans mon travail, je ne présente pas un graphique de la même manière pour l’insérer dans le corps d’un rapport institutionnel ou comme support pour une brève présentation orale.

En effet il s’agit de s’adapter à son audience : s’agit-il de fournir des données exhaustives ou d’illustrer les principaux faits marquants / tendances avec quelques chiffres clés.


Par exemple, si je souhaite montrer que l’agriculture est un secteur crucial pour l’économie nigérienne.

Le graphique de gauche, créé automatiquement par Excel, demande quelques secondes de lecture. Enlevons ce qui n’est pas essentiel à la lecture du message, et accentuons l’information principale. Dans le graphique de droite, une seule seconde est suffisante pour saisir le chiffre clé.

Le graphique de gauche est plus exhaustif. Cependant si le message à faire passer est que l’économie du Niger est dominée par le secteur agricole, le second graphique fera mieux ressortir l’information.


Retirez tous les éléments graphiques distrayants

Évitez au lecteur des allers-retours entre le graphique et sa légende

Toute règle à ses exceptions, mais dans mon expérience si votre graphique a besoin d'une légende à côté, c'est que vous avez choisi le mauvais graphique.

Sélectionnez uniquement l'information pertinente et intégrez-la directement dans votre graphique.


Supprimez les redondances

Pas besoin de spécifier les unités de votre axe si c'est déjà indiqué dans le titre de votre graphique.


Simplifiez la lecture des valeurs

Préférez une échelle de 1 à 10 avec comme unité “millions d’euros”, qu’une échelle de 1,000,000 à 10,000,000.

Cela vous permet par la même occasion d'augmenter la taille de police, et facilite la lecture.


Ne fatiguez pas votre lecteur avec des effets inutiles (3D, ombres)


Supprimez le quadrillage

Il n'a aucune valeur ajouté car vos étiquettes de données (vos valeurs) apparaissent directement dans le graphique.



N'enfoncez pas des portes ouvertes (ne détaillez pas des évidences)

Simplifiez, utilisez des abréviations... si elles font partie du "langage courant" de votre audience.

Tirez parti de la symbolique

La symbolique des couleurs

Avez-vous besoin d’une légende pour comprendre ce graphique ? Non, même si il faudra une note de bas de page pour préciser les modalités exactes (“très satisfait, satisfait, insatisfait, très insatisfait”).

Certaines couleurs sont communément associées à un jugement, à des groupes ou à des catégories. Ici je joue sur la symbolique culturelle occidentale qui associe la couleur verte à un jugement positif et le rouge à un jugement négatif.


Autre exemple, en France, les graphiques de scores électoraux vont systématiquement utiliser des tons bleus pour la droite et des tons roses/rouges pour la gauche. L’association de ces couleurs à des tendances politiques est fortement ancrée chez le lecteur, ce qui lui permet de lire plus rapidement le graphique.

Selon l'audience visée, attention cependant à l’ethnocentrisme !


Attention aux couleurs qui ne signifient pas la même chose d’un graphique à l’autre. Si vous avez choisi que telle couleur sera associée aux modalités positives d’une question (“Tout à fait d’accord” ou “Satisfait”), il faudra que cette couleur soit TOUJOURS associée aux modalités positives dans le reste du rapport. Vous ne pourrez plus utilisez cette couleur sur une modalité neutre ou négative.


La symbolique... des symboles

Si votre public est familiarisé avec le sujet, privilégiez l’utilisation de symboles/icônes/logo connus de tous. Réduire le texte, en le remplaçant par des symboles, permet d’augmenter la vitesse de lecture de l’image.



Par exemple dans mon domaine - la coopération au développement - je peux utiliser les icônes des Objectifs de Développement Durables (ODD), car ils font partie du “langage courant”.


Attention cependant à ne pas tomber dans l’excès inverse : trop d’icônes inconnues de votre public, nécessitant des explications, est contre-productif.


Règle #3 : Standardisez vos graphiques

Veillez à garder une cohérence visuelle d’ensemble

Il est fort probable que votre graphique s’insère dans une série (au sein d’une présentation, d’un rapport, d’un site web, etc.)

Votre graphique doit être cohérent avec la charte graphique de votre entreprise/organisme. Il doit également être cohérent avec vos autres créations.

Utilisez la même palette de couleur, la même police, la même composition graphique.


Je parlais dans la règle précédente de la symbolique des couleurs. Vous pouvez créer votre propre symbolique en associant systématiquement dans tous les graphiques de votre rapport une couleur donnée à une catégorie/modalité donnée.

Par exemple si j'ai à comparer régulièrement différentes régions du monde je peux décider d'associer arbitrairement la couleur verte à l'Afrique, et orange pour l'Asie, et de m'y tenir dans toutes mes publications.

  • Au sein d'un même rapport, évitez de représenter une même modalité avec des couleurs différentes. Si l'Asie était représentée en orange dans votre premier graphique, ne lui associez pas une autre couleur par la suite.

  • L'inverse n'est pas vrai. La couleur orange pourra être utilisée dans d'autres graphiques pour d'autres modalités (par exemple pour représenter un jugement : "Plutôt insatisfait"). Cela ne perdra pas le lecteur qui comprend d'instinct que l'on parle d'autre chose. C'est également nécessaire simplement à cause du nombre limité de couleurs disponibles.

Respecter ce conseil vous permettra de créer une cohérence tout au long de votre rapport et donc d’en faciliter la lecture et la mémorisation. Selon la mise en page de votre rapport, cela peut aussi permettre de n’indiquer la légende qu’une seule fois.


Fixez-vous des règles et tenez-vous y

Allez-vous utiliser des décimales (49,99%) ou faire des arrondis (50%)? Vous ne pouvez pas faire les deux au sein d’un même graphique.

Attention, le texte qui accompagne votre graphique doit également être cohérent avec votre choix.


Les anglicismes / francisismes qui se cachent dans vos graphiques

Attention au format de vos valeurs, qui peuvent prêter à confusion pour votre public.

En français le format correct est : 100.000,00 EUR

En anglais c’est l’inverse : EUR 100,000.00

En anglais les décimales sont séparées par un point, et la virgule sépare les milliers. Le sigle monétaire se place avant en anglais.


Règle #4 : Re-vérifiez (encore) la cohérence de votre graphique

Vous venez de passer 2h à peaufiner votre graphique, il est visuellement parfait, ce serait dommage qu’il contredise l’article qu’il accompagne.

Vérifiez une dernière fois si le type de graphique choisi est bien cohérent avec vos données, et si vous avez respecté les règles relatives à ce graphique.


Attention à bien comprendre de quelles données on parle.

Est-ce que cette courbe montre l’évolution du PIB annuel (nominal, courant?), ou l’évolution du taux de croissance annuels du PIB?


Autre point critique : le total des segments de votre pie chart fait-il bien 100% ?


J'ai suivi vos conseils mais ce que je voulais montrer ne ressort pas de mon graphique

Il se peut que vous soyez déçu du résultat. Alors que vos données brutes paraissaient montrer une croissance forte de votre chiffre d’affaire, votre graphique semble “mou”.

Sachez qu’il est courant de jouer sur les échelle pour accentuer des messages (par exemple en réduisant l’axe des ordonnées (Y)).

Attention cependant à ne pas tomber dans la manipulation de l’information ! Je vous en montre des exemples ici.


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